Contrairement à ce que l'on croit généralement, fumer la chicha provoque des cancers, des bronchites chroniques et des problèmes cardiovasculaires. Comme les fumeurs ne sont pas conscients de la quantité de produits chimiques dangereux ingérés et de leurs conséquences négatives à long terme, l'odeur agréable est trompeuse.
En une heure, cinquante respirations de chichas équivalent à deux paquets de cigarettes. Les niveaux de monoxyde de carbone dans la fumée de la chicha sont sept fois plus élevés que dans la fumée de cigarette. La fumée de la chicha contient environ 15 à 52 cigarettes d'émission de monoxyde de carbone (CO) et 27 à 102 cigarettes de goudron. On y trouve plus de chrome, de cobalt, de plomb et de nickel que dans la fumée de cigarette. En outre, chaque millilitre de fumée de pipe comprend environ un million de microparticules.
Au cours des dernières années, la popularité de la chicha a explosé en Europe. En Belgique, les bars à chichas se sont multipliés. De plus en plus de jeunes tombent dans l'habitude de se retrouver entre collègues autour d'un narguilé. Cette obsession s'accompagne souvent de l'idée erronée qu'elle est moins dangereuse que la cigarette. Cette nouvelle méthode de consommation du tabac, la "nouvelle" arme de l'industrie du tabac, suscite de vives inquiétudes chez les acteurs de la santé, car elle est associée pour certains à la cordialité et au dépaysement. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s'est également saisie de la question qui touche désormais tous les pays de la planète. Elle arrive à la conclusion que fumer le narguilé présente un danger important pour la santé, tant pour le fumeur que pour les personnes qui subissent la fumée.
Le service de prévention du tabagisme de Fares a récemment publié un livret éducatif destiné aux jeunes intitulé "Chicha, agréable à fumer, nocive pour la santé" dans le cadre de la campagne européenne Help "Pour une vie sans tabac". Fumer la chicha semble être moins dangereux que fumer une cigarette. Cependant, les risques sont les mêmes pour les fumeurs et les personnes qui sont soumises à la fumée de la chicha via le tabagisme passif. Près de 4 000 composés chimiques, dont :
Sont libérés lors du fumage de la chicha, tout comme lors de la combustion des cigarettes. Nombre de ces produits chimiques sont toxiques, désagréables ou même cancérigènes. Dans l'aérosol de la chicha, 27 produits chimiques dangereux ou probablement cancérigènes ont été découverts.
Les consommateurs, qu'ils soient fréquents ou non, sont exposés aux dangers du tabagisme qui comprennent les maladies respiratoires, et même le cancer. Les études qui ont été menées indiquent que fumer la chicha augmente considérablement le risque de cancer du poumon, des lèvres, de la vessie et des muqueuses gastriques. Les fumeurs de narguilés, ainsi que ceux qui sont exposés à la fumée passive d'une pipe à eau sont exposés aux mêmes maladies pulmonaires, cardiovasculaires et cancéreuses que les fumeurs de cigarettes, selon l'OMS.
La chicha, comme la cigarette, présente des dangers pour le cœur, les poumons et le cancer. Selon les recherches sur les conséquences sanitaires de la chicha, elle augmente l'incidence des cancers du poumon, de l'œsophage et de l'estomac. Des effets cardiovasculaires aigus, tels qu'un impact sur le rythme cardiaque, la fréquence cardiaque et la variabilité du rythme, ont été observés dans certaines enquêtes. L'usage du narguilé est nocif pour les poumons, augmentant le risque de BPCO, de bronchites chroniques et d'emphysèmes. La BPCO est diagnostiquée à un taux beaucoup plus élevé chez les utilisateurs de pipes à eau.
Des recherches menées au Liban ont montré que le risque était multiplié par deux et par dix en Chine. Les autres problèmes de santé associés à la chicha comprennent les maladies parodontales, les modifications du larynx et de la voix, etc. Il existe un risque élevé de naissance prématurée et de problèmes pulmonaires chez les femmes enceintes qui fument la chicha.
La chicha présente un risque supplémentaire pour la santé, du fait que la pipe est fendue. Les champignons et les mycobactéries ainsi que les virus de l'herpès et de l'hépatite constituent une menace.